Alors que le monde assurantiel s’inquiétait des impacts initiaux sur les marchés financiers et des impacts en assurance santé et prévoyance dus à la crise sanitaire et économique engendrée par la pandémie de COVID-19, l’assurance IARD a été bousculée par le gouvernement français.
Ce dernier a en effet incité fortement chacun des acteurs IARD à aller au-delà du cadre contractuel qui les lie à leurs assurés et à répondre à l’effort collectif de solidarité envers la Nation Française, mais également à réfléchir à des solutions efficaces pour mieux se prémunir des risques systémiques.
Pour anticiper les impacts ORSA, retrouvez la publication de nos experts dédiée à ce sujet.
Afin d’accompagner les acteurs du marché de l’assurance dans la reconfiguration de leurs dispositifs ERM (Entreprise Risk Management), addactis® a mis en place une Taskforce COVID-19 dont l’objectif est de partager différents documents et analyses sur le suivi de l’épidémie, les impacts de cette dernière sur l’industrie d’assurance, ainsi que des travaux R&D en matière de modélisation et d’évolution du risque pandémique.
L’heure est aux premiers constats en assurance IARD
Bien qu’un premier bilan sur l’impact sur l’assurance en IARD soit prématuré, les premiers constats sont une baisse sensible de l’activité en matière de souscription mais également des variations importantes sur la gestion des sinistres. Les experts ont en effet déjà observé une baisse de 55% en moyenne de souscription d’affaires nouvelles en Assurance Dommages. Le confinement de la population révèle par ailleurs des évolutions à la hausse comme à la baisse de la sinistralité en assurance IARD.
Des constats ambigus dans le secteur du Particulier…
L’assurance automobile
- Baisse significative de 60 % à 80 % de la sinistralité automobile
- Baisse de la charge sinistres de près de 11 % soit une économie totale de 1,5 Md€
- La Maif a par exemple décidé de redistribuer 100 M€ 0 ses sociétaires
L’assurance MRH
- Baisse de la sinistralité de 60 % en incendie et dégâts des eaux
- Nombre de cambriolage en baisse de 80 %
- Baisse de 4 à 5 % de la charge sinistres soit un gain de 350 M€
L’assurance accident de la vie
- Augmentation du nombre d’appels au 15 déjà submergé en cette période d’épidémie et des interventions des pompiers
- Les centres antipoison ont constaté une hausse de 30 % des appels
… l’épidémie COVID-19 touche durement certains secteurs de l’assurance
L’assurance crédit
- Une réassurance publique sur les encours d’assurance-crédit à hauteur de 12 milliards d’euros
L’assurance transport
- Restriction des transports de marchandises
L’assurance construction
- Suspension des chantiers pendant la période du confinement, une activité en chute libre de 75 % en mars
L’assurance annulation voyage
- Interdiction de voyager pendant la période du confinement
L’assurance annulation événement
- Interdiction de rassemblement de plusieurs personnes
La garantie protection juridique
- La baisse de la sinistralité est en revanche moins marquée en protection juridique
L’avant et l’après COVID-19 : la leçon pour les assureurs IARD
Le douloureux dilemme des assureurs face aux pertes d’exploitation en cas de pandémie ?
Dans le cas particulier de la pandémie du COVID-19, si les garanties de pertes d’exploitation devaient être acquises, le système assurantiel entier serait mis à mal car toute la population se trouve aujourd’hui sinistrée. Les assureurs eux-mêmes sont touchés de plein fouet. Ils s’efforcent pour l’heure d’évaluer le coût et d’estimer les conséquences financières de la crise que nous vivons.
Des couvertures paramétriques, telles que mise en place en 2017 dans le cadre particulier d’un « pandemic Bond » pour l’OMS pourraient constituer une solution d’avenir mais encore faut-il parvenir à modéliser les conséquences, et imaginer que les assurés puissent payer les primes importantes qui couvriraient un tel risque.
L’Etat s’est exprimé sur la participation des assureurs sur la perte d’exploitation
Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, a souhaité impliquer les assureurs plus fortement sur la prise en charge de la perte d’exploitation sans dommages à laquelle font face les entreprises, en particulier dans le secteur de la restauration et l’hôtellerie. Il considère que les assureurs doivent participer à l’effort de solidarité nationale.
Le Cyber : L’autre risque épidémique du COVID-19 !
Que couvrent les polices Cyber ?
• Pas d’exclusions spécifiques à la notion de pandémie
• Pas d’exclusions de l’utilisation des appareils personnels pour autant que les mesures de sécurité soient effectives
• Pas de couverture en cas de défaillance informatique généralisée liée à une panne internet ou réseau électrique (risque systémique)
A noter que la force majeure peut jouer dans les contrats couvrant les conséquences de la mise en cause de la responsabilité d’une personne ou d’une entreprise. Dans le cas où le COVID-19 serait assimilé à une force majeure, cela tendrait à diminuer l’intervention des assureurs en responsabilité civile plutôt qu’à l’augmenter.
Un premier bilan peu réjouissant pour les assureurs IARD
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